Romi Itsuko

Petit Interview entre Amis

Alors qu’est ce que ça vous fait de faire partie des AA ?

C’est énorme. Tout simplement énorme. Génialisime. C’est tous des barges, mais de gentils barges quoi que… Ca, ça reste encore à voir.

Concernant le clip, comment le vivez vous ?

-Sourire ambiguë, Romi dodeline du minois. –
Si seulement tu pouvais t’imaginer… C’est chaud… Chaud bouillant. Steph’ est un fantasme sur jambes.

Vraiment, alors…

Non mais je déconne là. C’est du travail… Rien de plus quoi que…MAIS évidement tête de nœud que ça m’fait ni chaud ni froid. C’est comme si j’emballais Shannon… Arrête tire pas la gueule mon cœur… Rhon, fait rizette à Tata Suki !

Etre la seule fille dans un groupe de garçons, ce n’est pas dérangeant ou pénalisant ?

Bah... Non. Sauf que moi, j’peux pas dire si j’pisse plus loin que l’un ou l’autre.
Vous ne trouvez pas qu’elle pose des questions vraiment connes ? Genre je dois être perturbée parce que je suis avec une bande de mecs…

D’un point de vue féminin, étant donné que vous êtes souvent avec eux, que pouvez nous dire sur ces trois garçons ?

Que j’ai enfin réalisé un de mes fantasmes. Tu peux pas comprendre. Trois mecs quoi, pour moi toute seule… Y’a de quoi faire ! Sauf que j’sais pas si niveau endurance je peux rivaliser avec…. Non sans rire, Shannon c’est mon souffre douleur préféré, il a un humour vraiment décalé, qui ne fait rire que lui et nous d’ailleurs… Stephen c’est le bisounours, faut pas croire, le mythe du type trop dark c’est pas ça. Hein, hein, hein… Quoi ma gueule ! Mais non j’oublie pas Tim, je garde toujours le meilleure pour la fin. Il est … Silencieux, normal sa mère lui a toujours appris à pas parler la bouche pleine.

Rien de plus pas de détails plus…

Croustillants ? Non mais je vais pas te raconter non plus ce qu’on fait entre nous. Genre ! Elle a vu le Père Noël. Tu veux savoir quoi, la couleur de leur caleçon ? Shannon, mon cœur, j’peux le dire ? Ouais… Blanc avec des petits camions (l).

Vous vous êtes donc bien intégrée dans le groupe ou ce fut difficile ?

Ah ça, ce fut dur. J’ai eu le couteau sous la gorge. De vrais tarés ces mecs ! Je suis une persécutée… Ils me frappent, m’enferment, me martyrisent, et m’obligent à laver leurs chaussettes… Franchement, tu vois notre gueule à tous ? Ouais, j’ai l’air d’être mal avec eux ? L’intégration semble avoir foiré ? Non… Bah voilà, regarde nous, et t’as ta réponse.

Niveau musique, vous compare t’on souvent à Medz ?

Alors d’un point de vu purement physique, je crois pas. Il me manque quand même une partie… Non Shann’, elles sont pas remontées trop haut… Mais t’es con… Mais quel con… Musicalement parlant, être comparé à lui ça me générait pas. Il est doué, alors ça veut dire que je le suis aussi. Après le reste, franchement je m’en fous, je suis Romi pas copie qui tente de se la jouer. Il a eu sa place, j’ai la mienne, point barre. Faut arrêter de vouloir toujours comparer les uns avec les autres. Allez question suivante.

Quel message auriez vous pour les jeunes ?

Foncez, et écoutez souvent votre répondeur, c’est souvent important.

Un souvenir pour parler de ça ?

Ouais, et quel souvenir ! J’en ai même confondu mes pompes, arraché un cable, et traversé la moitié de la ville pieds nus.

Que direz vous, maintenant, à vos compères ?

JE VOUS AIME !
Et… Et…
Poly Game !

Nagano. 3004. De la pluie. Une main qui prend la sienne. Deux pieds dans la flaque. Une grande silhouette. Elle est jolie. Parait tellement gentille. Possibilité d’amour.

Romane, reviens par ici. Ne va pas vers cette vermine.

Quelle vermine ? Elle, elle ne voit que des gens. Des gens avec un drôle d’air sur la tête. Ils ne sourient pas. Pourquoi ils ne sourient pas ? Pourquoi fuient-ils le regard… Vers. Mine. Hypothèse d’inspiration. La main qui tire, rappelle à l’ordre. Chasse l’idée, un quart de seconde.



Un parapluie tout noir. De grosses gouttes. Elle lui a offert la plus jolie chose qu’une môme pouvait octroyer : de l’attention, un sourire. Un écho là-bas, sur des lèvres gercées. Il est des sourires qui ne savent avouer que la tristesse du cœur. Et dieu sait que le sien, à lui, pouvait être douloureux. Comme une plaie sur sa bouche à peine entrouverte. Rouge. Encre des maux. Mots. Expiration. Un souffle, la main qui se tend. Toucher. Couler.

Romane ! Je t’ai dit non. Plus jamais !
Mais… Il me…
Non, arrête... Arrête !

Les silhouettes qui se détachent, s’estompent, comme dévorées par cette pluie qui gronde dans les rues. On ne les voit plus. On ne sent que cette main qui presse la chair, quitte à la meurtrir. Il faut revenir parmi les autres, dans la réalité. Leur monde si plat, trop lisse. Pourtant, il existe un tout autre, dans un surplus de couleur, dans une cacophonie de sensations. Ils lui sourient. Elle l’a bien vu. Elle a bien compris leur secret. Leurs verbes la minent.



[…]

Nagano. 3010. Une petite pièce plongée dans une atmosphère feutrée. Un homme, une table, un grand divan. Il écrit, mais c’est loin d’être de la prose ou encore de la poésie. Lui, il ne sourit pas. Il est stoïque. Il lui tend l’oreille, la force à parler. Mais elle n’a pas envie. Il ne comprendrait pas. Il ferait comme les autres, il parlerait de ceci, de cela. Tronquerait son univers, sa vérité par une posologie. La médication contre la méditation. Juste une lettre, une ridicule lettre qui brise le Verbe. Et la mine.



L’aurait-il comprise, lui, enfin ? Il… Non sa bouche est restée coincée, pourtant juste aux coins elle a faillit trahir sa pensée. Elle, elle s’est redressée, elle lui a tendu le cou, les mains. Prison de chair repliée sur elle-même, qui lentement s’est ouverte. Ni folie, ni douleur dans ses tripes. Juste ça. Les couleurs, les sensations. Puis le silence qui presse sa gorge après avoir avouer. Il est des vérités que trop accusent de déraison. Et là, là il a vraiment sourit. Son âme lui a parlé. Inspiration. Le stylo et le calepin furent tendus. Une mine, et le verbe qu’elle trace.

[…]

3014. Tokyo. Un appartement. Elle. Une seringue, une guitare. La pluie qui passe par la fenêtre. L’encre est souillée, dégouline. Feuille bariolée, bras entaché.

I loose the control.

De sourire en silence. De couleur à monochrome. D’un monde à l’autre. Tout est décuplé. Elle le savait. Elle y voyait clair comme de l’eau de roche avant. Mais, il a fallut faire taire le secret, comme si un trop lourd index s’était écrasé contre sa bouche, avait pris possession de sa gorge pour l’obstruer. Ecrire le verbe quitte à briser la mine. Aucune importance. Dans ces moments artificiels, on reprend possession de ce monde, qui de jour lui semble trop lointain, couvert d’une identité volée.

Romane… Tu les ressens encore ?
Tu veux vraiment savoir…
Parle moi.

Des mots aux creux de l’oreille, les expressions qui défilent sur le faciès, comme un tableau animé. Il écoute. Attentivement. Elle murmure, avoue. Et à nouveau une main s’écrase sur sa bouche. Tu ne dois pas voir, avoir, savoir. Deux lettres en plus. Juste… Ca.

Romane…
Tu le vois encore ?
Romane…
Tu me vis encore ?
Romane…

Quart d’heure artificiel. Son instant juste pour elle, où elle peut vaquer, voguer sans craindre la confusion des autres. Ils ressentent un peu tous la même chose dans ces moments là. Ils voient les couleurs. Ils sentent le rouge. L’encre des mots. Il n’y a aucune honte pendant ce temps. Il n’y a plus de silence, juste un paradis d’aliénés. Et quand tout se termine, dans les dernières minutes, tout est trop clair. Presque comme ce jour de pluie, quand il lui a sourit.

Romi, réveille toi !
…
Allez ouvre les yeux.
…
Reste avec nous.
…
Rouge et noir.